lundi 18 janvier 2010

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Sommeils

Pendant que la maintenance de l’ordinateur analyse le système, ma tête tombe en arrière. Je suis endormie, depuis tout à l’heure. En lisant Les guêpes, je fermais les yeux, les mains laissant glisser le livre sur les cuisses. Je sais que j’étais en train de m’assoupir parce que ma tête disait des mots au-dessus du texte.
Je suis toujours en train de courir après le sommeil. Quand il me surprend, c’est peut-être une des choses que je préfère le plus au monde.
Je suis très attentive à mes postures pour dormir ; pourtant il m’arrive d’être assise, de me laisser aller sur un côté et de partir comme ça, toute de traviole.
Je me souviens d’une nuit en particulier. Je venais de lire quelque chose, dont je ne veux pas parler ici. Et puis j’ai éteint. Quand j’ai ouvert les yeux le matin, j’ai touché du bout des doigts ce que c’était, être libérée. J’étais légère, je souriais, moi qui ouvre les yeux sur un monde hostile parce qu’il ne me laisse pas dormir, m’oublier, moi et mes insupportables défauts diurnes.
Je sais que ça existe, ce que je cherche. Je l’ai vécu, deux fois déjà, deux fois au Liban. Cette puissance, cette présence, cette légèreté et cet amour, le mot sans dimension tellement il fait peur, tellement il a été traîné partout. Cet amour, c’est celui qui se tait.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

deux fois ici? dans les environs de Londres?