lundi 28 septembre 2009

Maudits asphaltes

Le pied se cale sur 100. Cette fois-ci, ici, plus aucune raison de freiner. C'est le nouveau joyau de la montagne.

A droite, et à gauche aussi tant qu'à faire, la pierre scalpée de sa forêt. Mutilée, aussi. Par des objets contondants avides, qui sont partis comme des fous dans un axe irrésolu. Stop, tout va s'effondrer - dommage, tout défoncer, c'était bon. Mais bon.

A 100 toujours, dans le début du virage. Mais voiture de police. Mais homme agitant les bras, le vent m'apporte Accident.

D'abord, le corps, déjà sur le brancard. Ensuite, la roue avant et le guidon. Le reste de la moto suit. N'importe quoi marqué sur l'asphalte.

Tondu. Ils ont tondu la montagne le long de la route privée aboutissant à un complexe immobilier. Cette haine du vert me fait perdre la tête, chaque jour un peu plus.

Route parallèle dans le village, pour les marcheurs. Dans mes phares, une femme. Elle marche vite. Dans son poing, une batte de baseball.

Pour les besoins d'un immeuble, cinq eucalyptus centenaires sont défigurés par une pelleteuse.

Maudits asphaltes.

jeudi 24 septembre 2009

Septembre

Une fois que la mer perd le contact avec la côte, elle perd aussi son relief.
Ces jours-ci, le trait qui la sépare du ciel est droit
A faire peur. Subitement, j'ai l'âge des Antiques: la terre est plate autant qu'elle peut l'être.
Les bateaux qui
Y passent
enlèvent à peine ce que j'ai devant les yeux: un mur gris-bleu sombre, où la nuit se couche avant la nuit, et la crête
Aussi droite
Qu'une lame,
Découpant à même hauteur clochet et minaret.

vendredi 18 septembre 2009

94

Comme dans les films. Après avoir vu le film et convaincue que je suis folle -un être humain en parfaite santé donc-, je brûle les quelques malheureux dollars de ma poche, je secoue ma maison, un vulgaire pantalon retourné avant de passer en machine, et je regarde d'un oeil affectueux ce qui pèse le moins lourd. Je laisse tout le reste et ne circule plus que par bateau. Les autres courent après les nouvelles choses, je viens de choisir les vieux machins oubliés. sans tambour ni trompette.

Pour Carla H

mardi 1 septembre 2009

90

marteautêtemépris
colèreragevent
et puis
sourireeausel
mais
malaisesilencemasque
toujours ces masques

il faut partir

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